Pourquoi il ne faut pas acheter chez Shein ?

Pourquoi il ne faut pas acheter chez Shein ?

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Shein fait rêver avec ses petits prix et ses collections infinies… mais à quel prix réel ? Derrière les jolies photos et les paniers bien remplis se cache une réalité bien plus sombre. Conditions de travail déplorables, impact écologique désastreux, qualité jetable : il est temps d’ouvrir les yeux. Dans cet article, on vous explique pourquoi il est urgent de repenser vos achats et dire non à cette marque.

Shein, c’est quoi exactement ?

Créée en 2008 en Chine, la marque Shein est devenue un géant mondial de la fast fashion en s’appuyant sur une stratégie redoutable : des milliers de nouveaux articles mis en ligne chaque jour, à des prix défiant toute concurrence.

Mais ce qui distingue vraiment Shein, c’est sa capacité à suivre (et souvent à copier) les tendances en temps record. Grâce à des algorithmes puissants et une production ultra-rapide, la plateforme propose en continu des nouveautés qui inondent les réseaux sociaux et séduisent un public jeune, souvent étudiant ou au budget serré.

À première vue, Shein semble être le paradis du shopping en ligne. Pourtant, derrière cette apparence séduisante, la marque fonctionne sur un modèle intensif, opaque, et largement décrié.

Les conditions de travail alarmantes

Loin des vitrines en ligne, Shein repose sur un système de production intensif qui exploite des milliers de travailleurs dans le silence. Voici pourquoi cela doit nous alerter.

Des ouvriers sous-payés et surmenés

Dans plusieurs enquêtes indépendantes, des ouvriers ont révélé travailler jusqu’à 75 heures par semaine, sans repos hebdomadaire. Leurs salaires sont dérisoires, parfois inférieurs à 500 € par mois, même pour des semaines harassantes.

Ces conditions sont particulièrement répandues dans les ateliers situés à Guangzhou, où Shein sous-traite sa production. Les travailleurs sont souvent payés à la pièce, ce qui les pousse à enchaîner les heures sans relâche pour espérer gagner un revenu à peine décent. Le rythme est tel que certains n’ont même pas le temps d’aller aux toilettes régulièrement.

 

Des violations des droits humains documentées

Des ONG comme Public Eye ou des médias comme Channel 4 ont dévoilé des infractions graves : pas de contrat de travail, aucune couverture sociale, absence totale de sécurité, conditions d’hygiène déplorables… et parfois, des ateliers sans fenêtres, surpeuplés, où les employés dorment sur place.

Dans certains cas, il a été évoqué l’emploi de mineurs ou de travailleurs contraints de payer une amende s’ils commettent une erreur sur un vêtement. Ces situations ne sont pas de simples “accidents isolés” : elles révèlent un système déshumanisant, qui traite les ouvriers comme des rouages remplaçables.

 

Un manque total de transparence sur la chaîne de production

Contrairement à d’autres marques, Shein ne publie aucune information claire sur ses fournisseurs, ses usines partenaires ou ses conditions de fabrication. Les audits indépendants sont quasiment inexistants et la marque refuse régulièrement de répondre aux demandes d’associations et de journalistes. Cela rend toute vérification presque impossible. Et pour cause : la transparence nuirait à leur image.

Un désastre environnemental

Derrière les tenues tendance se cache une machine qui épuise les ressources de la planète à un rythme effréné. Voici pourquoi le modèle Shein est une menace directe pour l’environnement.

Des vêtements jetables produits à la chaîne

Shein mise tout sur la quantité : plus de 10 000 nouveaux articles mis en ligne chaque jour, avec des collections renouvelées à une vitesse folle. La plupart de ces vêtements sont fabriqués dans des matières synthétiques bon marché comme le polyester, issues du pétrole, et conçus pour ne durer que quelques lavages.

Résultat ? On achète, on porte une ou deux fois, puis on jette. Ce mode de consommation ultra-rapide et sans attachement alimente un cycle de surproduction textile et de gaspillage massif. En fin de parcours, ces vêtements finissent bien souvent dans des décharges, parfois même à l’autre bout du monde, en Afrique ou en Asie.

 

Pollution massive liée aux teintures et transports

La fabrication textile, en particulier dans des usines non régulées, génère une pollution chimique alarmante. Les teintures utilisées dans les vêtements Shein sont très souvent rejetées sans traitement dans les rivières, colorant les cours d’eau de façon toxique et permanente.

Par ailleurs, la production se fait en Chine, mais la clientèle est mondiale : États-Unis, Europe, Amérique du Sud… Les produits sont expédiés par avion ou par bateau, multipliant les émissions de CO₂. Tout cela pour un tee-shirt à 4 € commandé sur un coup de tête.

 

L’impact du modèle ultra-rapide sur la planète

Le problème avec Shein, ce n’est pas juste la pollution visible, mais le rythme insoutenable qu’impose son modèle à la planète. Contrairement à des marques qui lancent quelques collections par an, Shein fonctionne sur une logique de flux constant : créer, produire, livrer, consommer, jeter… et recommencer.

Ce modèle brûle les ressources naturelles, accélère le réchauffement climatique, et empêche toute forme de circularité ou de durabilité. Il ne laisse aucune place à la slow fashion, au recyclage ou à la revalorisation. C’est une course folle, et la planète en paie déjà le prix fort.

Une qualité médiocre et dangereuse pour la santé

Si les prix bas de Shein attirent au premier regard, la qualité, elle, ne suit pas. Et cela ne se limite pas à quelques coutures mal faites : il s’agit aussi de votre confort, de votre sécurité, et parfois même de votre santé. Voici ce qu’il faut savoir avant de porter un vêtement estampillé Shein.

Des tissus synthétiques bas de gamme

La majorité des vêtements proposés par Shein sont fabriqués à partir de matières synthétiques très bon marché, comme le polyester, l’élasthanne ou le nylon. Ces fibres, issues du pétrole, sont peu respirantes, désagréables à porter, et favorisent la transpiration excessive.

En plus d’être inconfortables, elles ont un coût écologique élevé et sont impossibles à recycler efficacement. À l’usage, elles perdent rapidement leur forme, attirent les odeurs, et donnent une sensation de “plastique” sur la peau.

 

Des vêtements qui se déforment ou se déchirent vite

Beaucoup d’acheteurs se plaignent d’un même constat : après quelques lavages seulement, les vêtements Shein se déforment, rétrécissent ou se déchirent. Coutures mal finies, ourlets fragiles, tailles imprécises… la conception semble pensée pour être temporaire.

 

Utilisation de produits toxiques pour la santé

Ce point est particulièrement inquiétant : plusieurs études européennes ont détecté dans des vêtements Shein des substances chimiques interdites ou réglementées. Plomb, phtalates, formaldéhyde… certains articles dépassaient jusqu’à 100 fois les seuils autorisés.

Ces substances sont nocives pour la peau, peuvent provoquer des réactions allergiques, des troubles endocriniens, et sont particulièrement dangereuses pour les enfants. Or, Shein vend aussi des vêtements pour bébés et enfants.

 

Des pratiques commerciales critiquables

Au-delà de la production, Shein se distingue aussi par des méthodes de vente et de communication particulièrement discutables. Pour pousser toujours plus à la consommation, la marque inonde les réseaux sociaux de contenus promotionnels, souvent en collaboration avec des influenceurs très jeunes ou peu informés des impacts éthiques de leurs partenariats.

Le système repose sur une logique bien huilée : des codes promo en permanence, une interface addictive, des notifications incitant à commander rapidement, des “ventes flash” constantes, et une stratégie de rareté fabriquée pour créer un sentiment d’urgence. Tout est pensé pour que vous achetiez vite et souvent, sans réfléchir.

Enfin, Shein est régulièrement accusée de plagiat. La marque copie sans scrupule les créations de petits designers, artistes indépendants ou marques éthiques, sans jamais les créditer. Ces créateurs se retrouvent dépossédés de leur travail, sans possibilité de recours, pendant que Shein en tire profit à grande échelle.

Ces pratiques révèlent un modèle qui piétine les règles du commerce équitable, de la propriété intellectuelle et du respect client, au profit d’une croissance toujours plus rapide.

Les alternatives à Shein

Aujourd’hui, de nombreuses marques et plateformes proposent des vêtements stylés, abordables et responsables. Il est tout à fait possible de se faire plaisir sans compromettre l’éthique ou l’environnement. Voici quelques pistes pour consommer autrement.

Vous pouvez d’abord vous tourner vers la seconde main. Des applications comme Vinted, Vestiaire Collective, Imparfaite ou Label Emmaüs permettent d’acheter des vêtements déjà portés,  certaines personnes choisissent d’acheter des vêtements Shein en seconde main, souvent en très bon état, pour une fraction du prix du neuf. C’est une excellente façon de limiter son impact tout en gardant un style personnel.

Autre solution : les marques éthiques et durables. Certaines proposent des vêtements fabriqués à partir de matières recyclées, certifiées bio ou en fibres naturelles, dans des conditions de travail respectueuses. Parmi elles, on peut citer :

Thinking Mu

Sézane

Le Slip Français

Nudie Jeans

People Tree

Jules & Jenn

 

Ces marques sont parfois un peu plus chères à l’achat, mais les vêtements durent vraiment plus longtemps et ont une vraie valeur ajoutée : vous savez d’où ils viennent, qui les a fabriqués, et dans quelles conditions.

Enfin, il est possible de mieux consommer sans forcément acheter plus : trier sa garde-robe, échanger avec des proches, participer à des vide-dressings ou apprendre à réparer ses vêtements sont autant de gestes concrets pour sortir de la spirale de la fast fashion.